Et certains prêtent à la Grande Déesse Némésis la volonté de maudire l’Atlantide, île sacrée abandonnée au péché originel. Alors que la nature aurait réservé au sexe féminin les travaux intellectuels, cantonnant l’homme masculin aux travaux physiques, les atlantes auraient vécu tout autrement, pour leur malheur :

Dans la société décadente des dernières années de l’Atlantide, avant que l’île ne subisse le châtiment de la Grande Déesse, on envoyait les petits garçons à l’école avec les petites filles ; ils avaient la folie des grandeurs […]. Ils devenaient professeurs, architectes, comédiens…

Mais l’appel de la liberté et de la révolte reviendra ; et reviendra par la mer, enfin aperçue, enfin conquise :

La mer s’étendait sous leurs yeux, gigantesque et frémissante. Le sommet des vagues innombrables, blanc d’écume, reflétait l’éclat de l’astre à son zénith. Un bleu intense, plus pur et rutilant que le saphir, colorait la plaine liquide. C’était donc cela, la mer… Émerveillé, Raphaël respira profondément, laissant entrer par tous ses pores les effluves d’iode et de vent marin. Jamais il n’avait éprouvé une telle sensation de liberté.

Et peu à peu, l’être humain s’affranchit de la présence religieuse :

Aucune déesse ne la regardait plus du haut de l’empyrée : le ciel, la terre et la mer étaient libérés de tout sacerdoce. Elle était seule juge de ses pensées.