La violette dans Le cycle de Taramanda

Publié par Violaine Darmon le

La mystique violette

L’île Hécate est le fief de Victoria dans les deux premiers tomes de la saga, terre de la déesse éponyme. Dans Les amants de l’Atlantide (tome 1), la violette est le symbole de cette île et deviendra dans La quête de l’île perdue (tome 2) la fleur qui reliera Victoria à sa fille Sapho. Un hommage évident à la poétesse de Lesbos, Sappho, la « dixième muse »…

 

Les amants de l’Atlantide, deuxième époque, livre 4 :

« Sur l’île Hécate, la culture de la violette était très développée. On en faisait des parfums, des friandises, des boissons. Les femmes s’en ornaient souvent les cheveux et s’en servaient pour soulager leurs maux de tête. Victoria en avait elle-même constaté les bienfaits et appréciait particulièrement ces fleurs délicates et doucement odorantes. La violette avait pour elle un sens mystique, tout comme sa couleur qui était dans la philosophie hécatienne l’exacte représentation de l’être humain du futur, c’est-à-dire l’être humain connaissant, évolué, achevé et par là même immortel. C’était la couleur même de l’aube et celle du crépuscule, quand les rayons pourpres du soleil se mêlaient à la nuit bleutée. La violette, on l’appelait aussi la pensée ; et dans cette même philosophie hécatienne comme dans le cœur de Victoria, il ne pouvait y avoir qu’une seule pensée possible. Cette pensée, c’était bien sûr la nouvelle lune, celle qui est là mais que l’on cache, celle qui est invisible faute de lumière à refléter, l’astre noir ; l’amour enfoui, celé, inavoué, le lumineux secret des ténèbres. La jeune femme, seule dans l’obscurité presque totale de la cour intérieure, seule sous le ciel étoilé, cueillit une violette et l’arrosa d’invisibles larmes. Elle pleurait la mort rituelle de la lune, l’agonie de son univers, le crépuscule de la divinité. Éplorée, le corps entier replié dans sa souffrance, elle avait oublié les enseignements d’Hécate, et que la mort mystique annonçait la résurrection. »

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